Le Forum de dialogue des magistrats africains a eu l’honneur de répondre à l’invitation de l’l’Observatoire Africain des Migrations et d’assister à la table ronde organisée par ce dernier le 30 janvier 2025, en partenariat avec un certain nombre d’institutions nationales et un certain nombre de personnalités des secteurs concernés et d’experts internationaux. Les thèmes de la table ronde s’articulent autour de la question des migrations entre le défi de la gestion des frontières et l’approche de la dignité humaine et du droit à la liberté de circulation, de subsistance et de sécurité, conformément aux principes généraux des Nations Unies.
Les participants à cette table ronde organisée par l’Observatoire Africain des Migrations, ce jeudi à Rabat, ont souligné l’importance d’adopter une approche globale et intégrée pour la gestion humanitaire des frontières et des flux migratoires. Les participants ont souligné, au cours de cette réunion organisée autour du thème “Gestion humanisée des frontières : de la gestion des vulnérabilités à l’impulsion des opportunités”, a souligné l’urgence d’une coopération entre tous les acteurs concernés par la question des migrations aux niveaux régional et international, soulignant par la même occasion l’importance d’une meilleure compréhension des différents phénomènes migratoires.
Ils ont également souligné, dans ce contexte, l’importance de protéger les droits des migrants, notamment à travers l’accompagnement et l’intégration selon une approche intégrée.
D’autre part, au cours de cette table ronde, qui a connu la participation de représentants d’un certain nombre de secteurs gouvernementaux, d’organismes et d’institutions concernés par la migration et la gestion des frontières, ainsi que des représentants d’organisations internationales, de missions diplomatiques et d’experts internationaux dans ce domaine, a été mis en avant en relief en particulier le rôle de la société civile dans la dynamique de gestion des flux migratoires et l’apport des nouvelles technologies d’intelligence artificielle à la gestion des frontières .
À cet égard, la présidente du Forum de dialogue des magistrats africains a a appelé à l’adoption d’une approche holistique et intégrée en matière de gestion des flux migratoires, ainsi qu’à la mise en place d’une politique de sensibilisation pour lutter contre le phénomène de la traite des êtres humains, en s’appuyant sur les nouvelles technologies modernes.
L’intervention du Forum de dialogue des magistrats africains a consisté à revoir son rôle en tant qu’association judiciaire qui comprend des juges de divers pays africains, soit environ 44 magistrats femmes et hommes de 26 pays africains, sur le thème de la gestion des frontières et la valorisation du caractère humanitaire au profit des migrants en quête d’opportunités.
À la fin des activités de ce forum, un film a été projeté devant les participants contenant les témoignages de certains des magistrats fondateurs du Forum, d’Afrique centrale, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Soudan et du Mozambique.
La présidente du Forum de dialogue des magistrats africains a également recommandé la création d’une plateforme numérique d’échange d’informations entre les pays africains dans le but de développer des mesures efficaces pour protéger les droits des enfants migrants, appelant au développement et à l’organisation de programmes de formation dans le domaine de la protection des droits des migrants au profit des juges africains.
De son côté, Hicham Baraka, Président de l’Association Beni Znassen pour la Culture, le Développement et la Solidarité « ABCDS » à Oujda, a souligné le rôle fondamental joué par la société civile dans la protection des migrants, en tant qu’acteur majeur dans la dynamique de soutien aux droits et à la dignité de ce groupe.
Il a estimé que la société civile fournit des services vitaux, tels que l’assistance juridique et le soutien humanitaire aux migrants en situation difficile, en tenant compte de la dimension humanitaire dans la gestion des questions migratoires.
Il a noté que la société civile contribue également à sensibiliser l’opinion publique, à plaider en faveur de politiques migratoires plus globales et à encourager des solutions durables, tout en respectant les spécificités culturelles et sociales de chaque individu.
De son côté, Mohamed Amine Alami Moudni, Caïd à la Direction de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, a mis l’accent sur l’apport de l’intelligence artificielle dans la gestion des politiques publiques, y compris la gestion des frontières.
Il a expliqué que « l’intelligence artificielle est un moyen d’améliorer la précision des alertes dans les systèmes de contrôle aux frontières », soulignant qu’elle permet également de gérer les risques météorologiques et d’analyser les parcours migratoires, dans le but d’identifier les réseaux potentiels de trafic d’êtres humains.
Il a ajouté que l’intelligence artificielle contribue, dans ce contexte, à rationaliser les opérations de secours et à renforcer l’efficacité des équipes d’intervention, dans le but d’assurer une meilleure protection des migrants.
M. Khalid Zerouali, Wali-Directeur de la migration et de la surveillance des frontières au Ministère de l’Intérieur, a également reçu le Shield du Forum des mains de la présidente du Forum de dialogue des magistrats africains.
De son côté, le représentant de l’Observatoire africain des migrations a passé en revue les principales missions, activités et objectifs de cet organe stratégique, créé sur proposition de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
M. Khalid Zerouali a déclaré que cet observatoire cet Observatoire s’assigne pour objectifs d’améliorer la gouvernance globale en matière de migration en Afrique, de combler les lacunes relatives aux données migratoires et de guider les pays africains dans l’élaboration de politiques migratoires efficaces.